
À l’exception de Jeanne d’Arc, jamais femme ne reçut mission plus extraordinaire que Catherine Benincasa, fille d’un teinturier de Sienne. Indissociablement mêlées, sa vie et son œuvre sont un miracle littéraire autant qu’un miracle historique. Née en 1347 dans le siècle du Grand Schisme d’Occident, de la « Peste Noire » et de la Guerre de cent ans, elle meurt en 1370 à l’âge de 33 ans après avoir accompli, bien qu’analphabète, une œuvre littéraire incomparable et, bien que chétive, une action politique décisive. Aux jours les plus durs que traversait l’Europe depuis la chute de l’Empire Romain, et à l’époque la plus sanglante du Moyen Âge italien, Catherine, jeune religieuse dominicaine, fut l’ardente zélatrice du renouveau de l’Église, elle fut le ferme appui et le guide inspiré de la papauté, qu’elle fit revenir d’Avignon à Rome. Fait unique dans l’histoire : les papes Grégoire XI et Urbain VI la conduisirent en plein consistoire et lui demandèrent d’adresser la parole aux cardinaux, ce qu’elle fit avec une éloquence sublime, dénonçant les abus, déplorant les scandales, exhortant les princes de l’Église à faire l’œuvre de Dieu en n’ayant peur de rien.
Une fois son œuvre politique accomplie, dont témoignent ses nombreuses Lettres, Catherine dicta à une vitesse prodigieuse son célèbre Dialogue. Son œuvre, avec celle de Dante, fonde la langue toscane et la littérature italienne. Sainte Catherine de Sienne est la première femme élevée à la dignité de Docteur de l’Église ; en 1999 elle est nommée patronne de l’Europe par le pape Jean-Paul II.
Iconographie : Catherine de Sienne portant sur son voile la couronne d'épines, tenant un crucifix et une fleur de lys.
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