Le pourquoi et le comment…

Ce blog est le reflet de mes recherches sur l’histoire locale, sur les relations entre la France et la Hongrie et sur les figures de la religion au Moyen-Âge. Cela constitue mes trois pôles d’intérêt.
Mes recherches sont nées de la conjonction d'un désir et de mon insatisfaction. D'une part le désir de comprendre le monde local, national ou international ; d'autre part l'insatisfaction de ne pas toujours trouver de réponses adéquates et solides, à mes interrogations, à ma curiosité dans certains écrits de mes devanciers abordant ces sujets et ces thèmes.
Parlons en premier lieu des passions et des curiosités, avant d'atteindre les sphères plus froides de la problématique et des définitions. Mon but est de permettre à tous ceux qui s'intéressent au passé de pouvoir l’appréhender, de retrouver les manières de sentir et de comprendre ceux qui, sans cet effort de sympathie, risquent de ne rester que des ombres s'agitant sur des vieux papiers d’archive.
Car, si l'amateur du temps qui passe ne saurait arriver à cette communion d'esprit avec les personnages ou groupes auxquels il s'intéresse, il peut retrouver à travers les sources cet outillage mental que constituent ces manières de voir, d'entendre, de penser, d'imaginer, d'agir, qui lui disent ce qui a fait la vie d'une société.
C'est à ce genre de quête que j'ai voulu et que je veux utiliser le temps de mes recherches, en me donnant comme but de retrouver comment était - ou non - vécue, comprise, gérée, appréhendée la vie dans les lieux et dans les temps que j’explore.
Pour saisir cette présence, cette vie, plusieurs voies sont possibles. Celles que je décide d'emprunter ne sont que des options prises au sein d'un champ de possibles largement ouvert, et ce travail ne s'achèvera pas sans que j'aie maintes fois mentionné d'autres questions, d'autres sources, d'autres chemins. Henri Toulouze

Laval

Pourquoi cet intérêt pour la ville de Laval, son territoire, son histoire, 
ses personnages,
ses monuments,
son environnement,
sa géographie, … ?

Cela peut s’expliquer en grande partie par mon histoire.

1/ Les premières décennies avant Laval

Au cours de ma vie, j’ai déménagé treize fois jusqu’à aujourd’hui et manifestement, ce n’est pas encore fini.

Je suis né à Lyon au mitan de 1950. Mes parents occupaient une chambre de bonne puis une loge de concierge, Papa menuisier et maman O.S. ont trouvé, en 1957, un logement financièrement accessible dans une ancienne ferme à Saint-Priest à 10 km de Lyon. En 1960, ils ont réussi à se loger en H.B.M. puis en H.L.M., toujours à Saint-Priest. Du haut de mes 10 ans, je n’avais à ce moment-là qu’une envie : « monter à la capitale », le rêve d’un petit gone, Rastignac rhodanien qui ne connaissait pas Rastignac.

Après un court passage dans la ville voisine de Vénissieux, dans le premier appartement dont le bail portait ma signature, le rêve devient réalité et me voilà enfin parisien à l’âge de 27 ans. J’habite d’abord Paris, puis Champigny-sur-Marne, puis à nouveau Paris, et enfin Arcueil en 1987, en proche banlieue sud, où je suis toujours citoyen. 

Ma passion, quelquefois envahissante, est l’histoire ; seules les études universitaires ont suspendu, de temps à autre, le cours de ma vocation pour cette discipline. Quelles furent-elles ces études ? D’abord techniques (fonderie sur modèle), puis juridiques, économiques et enfin linguistiques finno-ougriennes. 

La future entrée de la Hongrie dans l’Union européenne en 2004 m’a donné l’opportunité de mettre en pratique à la fois la langue hongroise que j’avais apprise à l’INALCO, le droit administratif et le droit européen. 

Ma vie professionnelle a fait que j’ai vécu pendant 7 ans dans la capitale magyare, Budapest.

Avec les études de hongrois et de civilisation d’Europe centrale, l’histoire a pu entrer en scène, principalement l’histoire religieuse médiévale. 

Et aujourd’hui, me voilà Arcueillais, retraité, occupant ma vie par l’étude de l’histoire locale (conférences, articles de revues et blog).

2/ Laval entre dans ma vie

Il y a six ans, au mois de mai, sur la place de la Sorbonne à Paris, je rencontrai une Sarthoise, Cathy, qui est devenue ma compagne. Sa famille paternelle est ancrée dans le terroir mayennais. Il y a deux ans, revenant du Morbihan, elle m’a fait découvrir Laval et son centre-ville médiéval.

Ma connaissance de cette ville était très limitée voire presque inexistante. Ce fut un choc, je suis tombé en admiration, j’ose même le mot, en amour pour Laval.

Très vite, j’ai commencé à faire des recherches sur cette ville. J’ai dévoré des livres, parcouru des revues, navigué sur des sites Internet et j’ai noirci des centaines de pages. 

Le projet de s’y installer a paru très vite une évidence pour tous les deux. Le projet a tardé un peu, mais cela deviendra réalité en juillet 2023, dans le quartier de Chanteloup, séparé de la belle église d’Avesnières par la rivière Mayenne. 

Ce sera mon quatorzième déménagement et sans doute le dernier.

Je suis heureux de vous livrer un premier état de mes recherches. Elles sont le résultat de lecture d’articles de revues, de livres, de site Internet, voire de recherche dans des archives, … 

Lire les dossiers :

1 Géographie physique et humaine de Laval

2 Laval avant Laval

3 Laval entre dans l’histoire

4 Laval sous l'Ancien Régime

5 Laval sous la Révolution

6 Laval au XIXe siècle

7 Laval au XXe siècle

La Hongrie et les Hongrois dans les textes en français du Moyen-Âge

En 2005, dans mon parcours universitaire, j’ai présenté une recherche, de plus de 20 ans, sur les relations franco-hongroises au Moyen-Âge ou plutôt sur la perception de la Hongrie et des Hongrois dans les textes en français du Moyen-âge.

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Que le thème soit « marginal et fragile », j’aurais de la mauvaise foi à ne pas le concéder. Peut-il vraiment en être autrement lorsqu'on travaille dans le monde fragile des formations mentales ? Comment ne pas avouer la fragilité des raisonnements quand, à partir de bribes on s'efforce de travailler sur la variété des manières dont la Hongrie existe ?
C'est à la capture de ces croyances sur l’image de la Hongrie dans les textes en français du Moyen-Âge que cette recherche voulait aboutir. Plus qu'à la reconstitution du « Réel », elle visait à la restitution des réels, avec un « r » minuscule, comme doit l'être le « h » d'histoire, celle qu'on raconte.
Cette tentative va se dérouler en trois temps. Après une première partie de présentation qui permettra d’envisager de façon concrète le temps et l’espace de l’étude, la nature des textes sur lesquelles elle repose, une deuxième partie permettra d’entrevoir la réalité des relations franco-hongroises et d’isoler quelques grands thèmes structurant la présence de la Hongrie dans ces textes, enfin une troisième partie sera constituée d’un corpus de présentation de texte qui ne sera pas une simple annexe mais la colonne vertébrale autour de laquelle peut vivre l’étude.
Je vous présente ici cet ensemble, pour des facilités de lecture, en deux parties : 

Volume 1

1. présentation

2. Le cadre médiéval des écrits français

3. Les textes français du Moyen-Âge et l’évocation de la Hongrie 

4. 5. Conclusion et annexes

Volume 2

6. Présentation des textes 

7. Les chansons de geste

8. Les romans 

9. La poésie

10. Les chroniques historiques 

11. Les hagiographies

 12. Textes divers

Le quartier d'Arcueil, dit Plateau-Kergomard.

Impasse Vuilleminot 

Le quartier d'Arcueil, dit Plateau-Kergomard, situé près de Villejuif autour du carrefour des avenues Vaillant-Couturier et Gabriel Péri est resté essentiellement agricole jusqu'au début du XXe siècle. Ce sont tout d'abord des cultures de blé, comme partout sur le plateau de Longboyau, puis des jardins maraîchers. Des pépinières et des champs de luzerne s’y trouvent jusqu’en 1920. Les vignes sont mentionnées dès le XIVe siècle sur tous les lieux-dits qui entourent le carrefour. Même si les vignes étaient présentes sur les deux versants de la vallée de la Bièvre, les Quatre chemins semblent avoir occupé une place particulière dans l'activité des vignerons.

Comme partout en Ile-de-France, la vigne décline dans la 2e moitié du XIXe siècle, principalement à cause de l'arrivée du chemin de fer : en déversant sur le marché parisien les crus du sud de la France réputés bien meilleurs, il fait disparaître la production locale. A Arcueil, s'ajoute le fort développement des carrières qui fournissent en pierre à bâtir le marché parisien. De grandes carrières se trouvaient sur le plateau, parmi lesquelles celle dite des Géants. C'est dans l'une de ces carrières, convertie en champignonnière, probablement située sur le territoire du Kremlin Bicêtre vers l'intersection de Villejuif et d'Arcueil, que se déroule en 1897 le fait divers connu comme l'affaire Carrara. En novembre, l'exploitant, Angelo Carrara, tue et fait brûler dans sa champignonnière un commis de banque venu encaisser une traite.

Le grand traumatisme se produit au milieu du XXe siècle. L’autoroute de l’État mit à mal la tranquillité des habitants du plateau et affecta gravement la continuité de ce quartier avec le reste de la commune.

Lire le dossier Le quartier d'Arcueil, dit Plateau-Kergomard.

Lire l'annexe : Les rues du Plateau.

Lire l'annexe : Leurs noms sont devenus des rues.

Le centenaire de la séparation d’Arcueil et de Cachan

La fin du XIXe siècle est marquée par un double mouvement dans la région parisienne : une urbanisation croissante accompagnant le développement industriel et une redéfinition pour différentes raisons des limites territoriales des communes de la banlieue. Ce mouvement de fin de siècle et du début du XXe siècle, faisait suite à l’annexion par Paris des territoires situés à l’intérieur de l’enceinte de Thiers quelques décennies plus tôt. Le mouvement des limites territoriales était soit la conséquence de la volonté de l’État de compenser les pertes territoriales de certaines communes (cas de Montrouge) soit de la volonté politique d’une partie des populations locales de trouver leur indépendance par la séparation (cas de Cachan et du Kremlin-Bicêtre).

Dans le cadre du centenaire de la séparation d’Arcueil et de Cachan, Les Ateliers du Val-de-Bièvre ont organisé un colloque le 8 octobre. Il s’est tenu le matin au Centre Marius Sidobre d’Arcueil et l’après-midi dans le patio de la mairie de Cachan.

Après la présentation de la famille Raspail laquelle a définitivement marqué l’histoire d’Arcueil et Cachan, ce colloque a essayé de montrer le contexte général des unions et désunions des communes puis le sort mouvant des communes de Montrouge, d’Arcueil, de Gentilly et du Kremlin-Bicêtre. Dans un deuxième temps, la séparation d’Arcueil et de Cachan a été éclairée par les démarches politiques contradictoires et les procédures administratives et enfin a mis en lumière les divers acteurs qui sont intervenus dans l’ensemble du processus de séparation.
Pour ma part, j’ai présenté les bouleversements de la Banlieue sud de Paris.

 Lire le dossier : Les bouleversements de la Banlieue sud de Paris.

Flyer du colloque du 8 octobre 2022

Claude Louis Berthollet

Le savant chimiste Claude Louis Berthollet (1748-1822), au retour de l’expédition d’Égypte,  acquiert en 1801, à Arcueil, une maison et s'y installe.

En 1807, avec Laplace dont la propriété est voisine, il fonde la Société d'Arcueil qui rassemblait les plus grands savants de l'époque.

Malgré ces occupations, malgré la douleur immense que lui a laissé le suicide de son fils Amédée ruiné, il trouve le moyen, après avoir été conseiller municipal de 1818 à 1820, d'être le maire de la ville du 10 mai 1820 jusqu’à son décès. Sa santé commençait à décliner et il mourut le 6 novembre 1822 d'un « ulcère charbonneux » à la jambe droite. 

Il fut inhumé au cimetière d'Arcueil, aujourd’hui cimetière de Cachan, laissant sa femme dans le plus grand dénuement puisqu'elle due être recueillie par son ancienne femme de chambre qui tenait l'auberge de la Bonne Foi à Montrouge, à la hauteur du 85 de l'Avenue d'Orléans. 

Aujourd'hui on peut voir son buste à l'entrée de l’ancienne mairie d'Arcueil, face à celui de Laplace. 

Après sa mort, la propriété est acquise par les dominicains, probablement entre 1830 et 1840, pour y installer l'école Albert-le-Grand. Vers 1900, elle ne reçoit que des pensionnaires et prépare aux grandes écoles. Des bâtiments scolaires sont construits en 1863. Sous la direction du prieur Henri Didon (1890-1900), ami du baron Pierre de Coubertin, l'école est à l'avant-garde pour l'éducation sportive et s'équipe de piscine, manège et terrains de sport. L'école ferme après la loi de juillet 1904 interdisant l'enseignement aux congrégations et le domaine est vendu à la Caisse des Dépôts et Consignation vers 1906. La maison de Claude Louis Berthollet, elle, est détruite vers 1911. 

Lire le dossier Claude Louis Berthollet

Marius SIDOBRE (1882-1964) ou le cheminement d’une municipalité ouvrière (1919-1964)

Marius Sidobre, né en 1882 à Toulouse, arrive à Arcueil en 1905 comme ouvrier
métallurgiste. Après la Première Guerre mondiale à laquelle il participa, il fonde la section locale de l’ARAC. Il est élu une première fois conseiller municipal en 1919 dans la municipalité conduite par Victor Roure et ce jusqu’en 1923.
Après le Congrès de Tours, la majorité de la section locale de la SFIO adhère à la IIIe Internationale.
Marius Sidobre, Victor Roure, Paul Poensin, les Bougard, Érik Satie et beaucoup d’autres sont dans cette majorité. Suite à la mort du maire Pierre Alexandre Templier, il redevient conseiller municipal en 1932,lors d’une élection partielle.
En 1935, la liste qu’il conduit est élu et Marius Sidobre revêt l’écharpe de maire. En 1939, il est déchu avec son conseil municipal par le gouvernement de Vichy et est interné en Algérie.
Il retrouve son poste de maire en 1945, et ce jusqu’à sa mort en 1964.
En tant que maire, il a géré la guerre d’Espagne, les débuts de la Seconde Guerre mondiale, la pauvreté et le manque de logements, la Guerre d’Algérie, la création de la Cinquième République, Il meurt, en cours de mandat, le 27 avril 1964. 

Lire le dossier : Marius Sidobre ou le cheminement d'une municipalité ouvrière

L’école centrale du PCF à Arcueil. 1937-1939

Une particularité peu connue de la vie politique arcueillaise de l’Entre-Deux-Guerres, ce fut l’implantation de 1937 au début de la guerre en 1939 de l’école centrale politique du Parti Communiste Français. Elle siégeait dans deux pavillons dans la rue du docteur Gosselin (actuelle rue du 8 mai 1945) face à la gare de triage d’Arcueil-Cachan.
Elle n’était pas liée directement à la vie politique locale mais elle montrait la confiance que le P.C.F. avait dans le maire Marius Sidobre et l’équipe dirigeante locale. La liaison entre le local et l’école était assurée par la secrétaire du maire, Maï Politzer.

Lire l'article : L’école centrale du PCF à Arcueil 

Les Hautes-Bornes : de la Villa Mélanie au Chaperon-Vert

Sur le territoire des Hautes-Bornes, où se trouve aujourd’hui le grand ensemble du Chaperon-Vert se situait auparavant le « bidonville » de la Villa Mélanie dans la première moitié du XXe siècle.
Dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’équipe de Marius Sidobre sous l’impulsion d’Émile Bougard et en association avec la ville de Gentilly cherche à résorber ces ilots insalubres et à utiliser les terrains pour pallier le manque criant de logements sur les deux villes. Ces terrains feront l’objet de beaucoup de convoitises de la part de l’État, au grand dam des communes concernées : création d’un campus universitaire, agrandissement de la cité internationale des étudiants, création de l’autoroute A6. De grandes batailles sont engagées, perdante pour l’une, gagnantes pour les deux autres. 

Lire l'article : Les Hautes-Bornes : de la Villa Mélanie au Chaperon-Vert

Lire l'annexe : La création du centre scientifique 

L.a Commune de Paris, le massacre de la Grange Ory à Bagneux

La Grange Ory à Bagneux en 1873
Deux jours avant l’entrée des “Versaillais” dans Paris, l’épisode de la Grange Ory à Bagneux est l’un des épisodes les plus dramatiques de la Commune de Paris qui, de façon prémonitoire, annonce les massacres de la Semaine sanglante qui met fin à la Commune de Paris entre le 21 et le 28 mai 1871, au cours de laquelle des milliers de Parisiens furent exécutés. Ce massacre aurait pu être fatal au grand poète Paul Verlaine qui écrira un grand poème, cri de haine prémonitoire pour les massacreurs. 

Lire l'article : Le massacre de la Grange Ory